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  • : Le blog de Philippe Blondiaux
  • : blog d'un pâtissier passionné et gourmand de suisse
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  • Philippe Blondiaux
  • Pâtissier gourmand qui veux vous faire partager sa passion des desserts et de la gastronomie.
  • Pâtissier gourmand qui veux vous faire partager sa passion des desserts et de la gastronomie.

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  • Cours de pâtisserie gastronomique pour amateurs et professionnels
  • Consulting pour la restauration
  • Pour informations, me contacter: blondiaux.philippe@gmail.com

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 22:22

 

 

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, je vais vous parler de littérature. Mais une littérature qui s’y connaît en gastronomie : j’ai découvert une auteure (qui attend d’être éditée) qui a écrit son premier roman : un roman en deux histoires, l’une d’une princesse, l’autre d’une adulte. Mais je vous laisse découvrir les extraits du livre sur son blog : royaumine.over-blog.com.

 

Aujourd’hui, je vous livre un des extraits qui me concerne directement : la pâtisserie. Je vous conseille vivement, une fois édité, de vous procurer ce livre qui regorge de personnages, d’aventures en tout genre, mais toujours avec un même et unique fil rouge : la recherche de l’herbe « je-veux » : vous ne savez toujours pas de quoi il s’agit ? Allez vite lire l’extrait 1 du blog et vous le saurez !

 

Maintenant, place à Chef Fernand, le chef pâtissier du château des fleurs.

 

 

Il était une fois…

 

ROYAUMINE

ou

l'herbe je-veux 

 

 

(…)

 

Dans le fond de la cuisine, séparée par des murs épais, s’écoule en tic tac une cadence d’un autre temps.

Finis les bruits des ustensiles dans un vacarme soutenu et les odeurs de poisson gras et de verjus, ici on s’immerge dans une atmosphère molletonneuse aux contours d’essence de vanille, d’eau de rose, d’huile d’amande, de cannelle, de citron, ou d’anis. Roi dans son royaume, Fernand le pâtissier initie la princesse aux délicatesses les plus fantaisistes : biscuits et tartes aux fruits, mousses onctueuses, fondants harmonieux, caramels au beurre salé, gaufres à la pistache, mignardises, petites crêpes, pains d’épices.

Dans cette caverne féérique où les effluves de galettes chaudes éveillent le romantisme, rien n’est légué à l’imprévisible.

Chef Fernand sertit ses gestes, tel l’orfèvre, avec exactitude et gravité, et chaque gramme de farine, d’œuf, de lait et de graines est méticuleusement pesé et utilisé. Il exalte sa passion dans cet ermitage enchanté et lumineux, et si les journées grisaillent et pleuvochent, son talent les transmute en instants de soleil et de couleurs. Son imagination débordante ne rencontre aucune désobéissance.

 

(…)

 

La pâtisserie pollinise l’imagination féconde de Royaumine. Toute douceur dressée par Chef Fernand se transforme en nuage, en danse, en elfe, ou en lichen. Et depuis peu, en herbe je-veux.

 

Mais le cœur de Fernand bat pour une spécialité rare. Seul le Royaume des Fleurs possède ce nectar jouissif et Royaumine apprend avec stupéfaction que les gens accourent de tous les horizons pour en déguster un carré !

Mère Reine, au demeurant exacerbée par les trop nombreux visiteurs, a ordonné la construction d’une voie qui les conduit directement à la porte d’entrée de la chocolaterie, sur laquelle on a installé une clochette qui avertit Fernand d’une visite gourmande.

 

(…)

 

En trois inspirations et expirations, le pâtissier du bonheur poursuit le périple, alors que Royaumine, gagnée par la fatigue, entend sa voix en sourdine agréable.

 

Ainsi choyées, les perles atteignent le Cercle de la Terre où elles sont accueillies avec faste par le maître du lieu. Madame Physie est l’unique privilégiée, parmi toutes les sorcières que comptent les contrées, à accéder aux fèves d’exception, qu’elle rapportera au château dans la plus grande discrétion. Certains savants manipulant avec prouesse la chimie ont tenté de reproduire la molécule de l’élixir, en vain. Leurs efforts ont échoué aux frontières de leurs formules artificielles. Le chocolat, c’est une histoire naturelle de longue haleine.

 

Dès l’instant où les âmes abandonnent leur fatigue aux astres, Chef Fernand se consacre à la fabrication du nectar.

Concassées, les fèves célèbrent leurs parfums de jasmin, de fruits, de fleurs. Le pâtissier se délecte et renifle longtemps les pétales de senteurs qui se répandent dans la pièce. Il les glisse ensuite dans un torréfacteur, un petit nid douillet où elles seront rôties à haute température. Cette technique évapore les acides volatils, facilite la séparation de l’amande et des coques, et surtout, délie les bouquets du chocolat. Fernand craint cette ardue opération qui, si elle échoue, extermine en quelques secondes les bijoux.

Durant tout le déroulement, suant en marées montantes, les yeux fixent en permanence les graines, et d’instinct, il décide de l’instant crucial où il arrêtera la machine.

Selon les instructions minutieuses de Madame Physie, il les broie ensuite dans un moulin qu’il a construit avec Henri. C’est son étape préférée, celle qui produit une liqueur compacte, le beurre de cacao, qui déclenche chez le pâtissier une émotion intense, presque lancinante. Par un mouvement extrêmement lent, comme lors d’un rituel sacré, il trempe le bout de son index dans le fluide noir, le frotte doucement sur le palais, et expire par le nez afin de faire passer dans son cerveau chaque particule d’arome. Ô miracle, il y découvre des notes torréfiées, acidulées, amères, et douces.

Silencieux, il contemple le prodige, et verse des larmes devant les ressources de la création.

Plus tard, pendant l’affinage de la liqueur, il créera les petits confettis fantaisistes en y incorporant du miel, du sucre et des épices. Jailliront de leurs tiroirs magiques les arômes profonds du breuvage des dieux !

À l’aube, le maître quitte la chocolaterie, les cernes creusés, en emportant dans son lit la gravure de chaque note de cette composition si fragile, si inconstante.

(…)

 

Royaumine® ou l’herbe je-veux est une œuvre intégrale protégée par le droit d’auteur. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteure ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Royaumine® est une marque protégée.  

 

 

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commentaires

M
<br /> Un Ravissement pour les yeux et des mots si joliment choisis...bravo Chef!<br /> Meilleures salutations<br /> <br /> <br />
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J
<br /> bravos pour les photos elles sont magnifiques!!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Sur cette lecture nourrissante et cette vision cacaotée de haut vol je vous souhaite un bon we Pascal et bien cordialement<br /> <br /> <br />
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